La domus du musée


Cette demeure, dont la première phase de construction remonte à la seconde moitié du 1er siècle de notre ère, est la plus grande habitation privée connue à Lousonna. La domus a subi de nombreuses modifications ainsi que plusieurs agrandissements jusqu’à son abandon, à la fin du 3ème siècle.

Cette maison est séparée en deux parties bien distinctes par un mur ; au nord de celui-ci se développent les activités artisanales, qu’il s’agisse d’ateliers de tisserands ou de forgerons. De l’argile pétrie et des céramiques non cuites retrouvées lors de fouilles témoignent de la présence d’un atelier de potier. Cependant, l’absence de four laisse supposer qu’il ne s’agit que d’une production limitée, destinée aux habitants de la domus, qui se chargent d’aller cuire leur production ailleurs. Au sud du mur est aménagée la partie privée de l’habitation, établie autour d’un atrium – une cour à ciel ouvert–.



Axonométrie d'une proposition de restitution de la domus sur laquelle sera construit le musée romain.

La partie privée de l’habitation, organisée autour de cette cour à ciel ouvert comportant un puits, abrite des salles de réception, le bureau du propriétaire, une salle à manger, une cuisine et une pièce chauffée, probablement des thermes ; les chambres à coucher, quant à elles, se trouvent à l’étage. Ce plan de maison à atrium, typiquement méditerranéen et rare dans nos régions, rapproche cette demeure d’une domus italienne ou du sud de la Gaule. Ses dimensions ainsi que ses riches aménagements, tels que ses fresques murales et ses chauffages par le sol, témoignent de l’adoption du mode de vie à la romaine par le propriétaire, ainsi que de son statut social élevé. Peut-être était-il en charge d’une importante fonction à Lousonna ou avait-il fait fortune grâce au commerce de produits d’importation, comme le suggèrent les nombreuses amphores provenant d’Espagne découvertes sur les lieux ?



Amphore à huile, type Dressel 20, provenant de Bétique, au sud de l'Espagne.