Lousonna refait surface

Suite à l’exposition éphémère de 1964 qui avait recouvert certains vestiges, le Conseil communal de Lausanne vote les crédits nécessaires à l’aménagement d’espaces verts sur les terrains précédemment occupés. Gilbert Kaenel, archéologue, est chargé par l’Association Pro Lousonna et la Commune de Lausanne d’établir un projet d’aménagement d’une Promenade archéologique. ​Les crédits nécessaires, votés par le Conseil communal, sont de  900'000 CHF auxquels viennent s’ajouter la part déjà comprise dans les aménagements verts, 125'000 CHF et une provision pour  anticiper la hausse des coûts, soit un total de 1'240'000 CHF.



Destruction d'un bâtiment construit pour l'exposition nationale de 1964, celui-ci est construit très proche des vestiges du temple gallo-romain.

L’espace défini pour devenir une promenade archéologique couvre 28'500 m2, les mises au jour des constructions, la mise en forme et la creuse du canal figurant l’ancienne rive du lac ont nécessité 27'000 m3 de terrassements dont les 2/3 ont été évacués. 1'200 m3 de maçonnerie ont été consolidées et reconstituées, ce qui représente 2'800 m3 de surface apparente. 



Vue aérienne de la promenade archéologique en cours d'aménagement. Certaines zones sont déjà terminées alors que d'autres n'ont pas encore été créées.

Le lieu a été pensé aussi bien pour  le spécialiste de l’Antiquité que pour le profane et plusieurs décisions, dont certaines ont été abandonnées depuis, ont alors été prises : 



Limiter le plus possible les surfaces de pierres et de gravier en engazonnant au maximum.


Planter un certain nombre de végétaux pour trancher sur les masses de maçonneries et apporter aussi, plus tard, ombre et fraîcheur.


Traiter les places construites pour en briser la monotonie avec un surfaçage en gravillons jaunes pour les bâtiments fermés et couverts et gris pour les places et les rues.


Apporter de l’animation avec l’eau, élément vivant par excellence, par la construction d’un bassin de 155 mètres de longueur marquant le rivage à l’époque romaine.


Isoler les vestiges archéologiques du contexte moderne, bâtiments voisins et voies de circulation par des talus densément plantés formant une ceinture en bordure de la promenade.

Les travaux se sont déroulés en trois phases :



D’abord les terrassements afin de retrouver les nivaux d’occupations primitifs et les vestiges des constructions romaines.


Ensuite la restauration des murs mis au jour ; le béton de chaux utilisé pour l’opération a été conçu par le laboratoire des Matériaux Pierreux de l’EPFL.


Finalement, l’aménagement de la promenade à proprement parler ; la délimitation des zones à engazonner ou non ainsi que la création des chemins d’accès et des talus.