Le sanctuaire de l'Ouest


L’étymologie du toponyme Lousonna est controversée ; s’il est indiscutable qu’il s’agit d’un nom gaulois, sa signification n’est pas sûre. Selon certains, Lousonna tirerait son nom de Laus –  l’ancien nom du Flon –  et de on(n)a, suffixe celtique bien connu qui désigne une rivière. Pour d’autres son nom viendrait de laus qui signifie « la pierre ». Lausanne tirerait alors son nom d’une pierre, peut-être un menhir sculpté connu mais aujourd’hui disparu…

Entre 1983 et 1985 ont lieu des fouilles archéologiques à l’extrémité occidentale de l’agglomération antique (actuellement route de Chavannes 29), elles mirent au jour les vestiges d’un lieu de culte du début du 1er siècle de notre ère qui était construit à l’emplacement où se dressaient encore trois menhirs néolithiques qui devaient probablement faire partie d’un ensemble plus vaste. Deux de ces pierres ont été abattues et enterrées à l’époque romaine, la troisième, connue sous le nom de Pierre Oupin, est restée visible jusqu’au 18ème siècle et portait un triple visage gravé à une époque inconnue. Ce sanctuaire gallo-romain, à la périphérie occidentale et le long d’une voie d’accès à Lousonna, s’inscrit dans un héritage préromain visible de longue date qui pourrait se rattacher aux origines religieuses de la ville.



L'un des menhirs, couché et enterré dès l'époque romaine, découvert lors des fouilles.

À sa construction, ce sanctuaire était constitué de trois fossés quadrangulaires concentriques, entourés chacun d’une palissade. Aucune construction n’a pu être mise en évidence au centre du plus petit enclos, probablement à cause des constructions ultérieures qui ont oblitéré les vestiges d’aménagements en bois.

Bien que construit à la même époque que la basilique à deux nefs d’inspiration gréco-romaine de la place publique au centre-ville, ce sanctuaire de pure conception gauloise illustre parfaitement la vivacité des traditions indigènes alors que l’environnement urbanistique et architectural dans lequel il s’implante est déjà largement romanisé.



Relevé des vestiges du temple gallo-romain du sanctuaire de l'Ouest de Lousonna.

Vers la fin du premier siècle de notre ère, les enclos sont remblayés et un complexe cultuel de type gallo-romain qui respecte l’orientation et les dimensions du sanctuaire précédent y est construit. Entouré d’un mur de clôture, l’espace sacré – le temenos – comprend un petit temple  – un fanum –  puis, dans un second temps, trois petits bâtiments dont la fonction reste inconnue.

La construction du temple en maçonnerie qui fait suite à un sanctuaire en terre et bois matérialise la mutation de la population du vicus en près d’un siècle de présence romaine ; les Helvètes de Lousonna deviennent de véritables Gallo-Romains.



Proposition de restitution du temple gallo-romain.