La mosaïque romaine

Sa découverte et sa conservation

La mosaïque a été découverte en octobre 1960, elle couvre une surface de 16.5 mètres carrés et ornait à l'origine une pièce considérée comme un bain puisqu'un canal y a été retrouvé. Un sol, fait de petits éclats de calcaire arrangés pour former des motifs végétaux, prolongeait la mosaïque au nord, il est actuellement caché. Cette salle d'eau faisait partie d'une maison construite au sud du decumanus maximus, la rue principale qui traverse l'agglomération de Lousonna d'est en ouest.

Peu de temps après sa découverte, un abri en béton a été construit pour la protéger et la mettre en valeur aux yeux des visiteurs de l'exposition nationale de 1964. Cet abri, ouvert du côté sud, est toujours le même, seul son toit, à l'origine percé d'une multitude de hublots, a été remplacé par une toiture métallique.

Bien qu'elle se trouve à son emplacement d'origine, la mosaïque à été prélevée en 1971 pour permettre sa restauration mais aussi de fouiller le substrat sous-jacent. 



Sous-sol de la mosaïque fouillé, une fois celle-ci prélevée pour être restaurée.

Découpée en 24 panneaux cimentés par les soins du Musée Cantonal d'Archéologie et d'Histoire de Lausanne, elle a repris sa place en 1974, surélevée d'un mètre afin de permettre une meilleure observation des curieux, et fait désormais partie du parc archéologique nouvellement crée de l'autre côté de la route. ​



La mosaïque découpée en 24 panneaux en cours de remontage.

Ses motifs

La mosaïque est constituée de tesselles – des petits rectangles de calcaire de surface carrée –, blancs et noirs (rares cubes rouges), de dimensions légèrement variables (en moyenne : 1 x 1 x 3 cm) qui forment des décors géométriques mais aussi de plaques de marbre. 

La plaque centrale mesure environ 60 centimètres de côté et est entourée sur ses quatre côtés de plusieurs cadres successifs blancs ou noirs de largeurs variables (du centre vers l'extérieur : 8 cm, 10 cm, 18 cm et 25 cm). Trois alignements de carrés justaposés d'environ 25 centimètres de côté, formés de quatre triangles, deux noirs et deux blancs, opposés par leur sommet prennent place de chaque côté des ces cadres concentriques. Au total il y a 138 carrés composés de 552 triangles. Deux bandes noires uniformes, détachées des triangles noirs par deux ou trois rangées de tesselles blanches, bordent les motifs en carrés (à l'intérieur : 10-13 cm, à l'extérieur : 22-25 cm).

Des traces de réparations sont visibles au centre de la composition, aux angles nord-est et nord-ouest des plaques de marbre blanc externes et sud-ouest du cadre noir : elles ont été réalisées à l’aide de tesselles et non de fragments de marbre comme on aurait pu s’y attendre.​



Sa datation

La fouille des niveaux sous-jacents permet de proposer une datation de la fin du 1er siècle de notre ère pour la mise en place de cette mosaïque. Il s’agit en outre de la dernière modification de la partie d’habitation dans laquelle elle a été intégrée, car elle n’était recouverte que de la couche de destruction du vicus de Lousonna.